Les Paniers de la mer fêtent leurs 20 ans à Lorient

À Lorient, les Paniers de la mer croient dur comme fer dans l’insertion

Article paru dans LE TÉLÉGRAMME du mardi 16 mai 2023.

Allier l’insertion par l’emploi et la chasse au gaspi des ressources halieutiques est l’objectif de l’association Les Paniers de la mer. Le point avec la présidente de la fédération nationale, Marianne Storogenko, à l’occasion des 20 ans.

Quel est le rôle des Paniers de la mer ?
« L’association a été créée il y a 20 ans, par Émile Guéguen, dans le pays bigouden. Son but était d’éviter le gaspillage de la ressource halieutique, d’aller vers les personnes éloignées de l’emploi et de fournir de l’aide alimentaire aux associations qui viennent en aide aux personnes démunies. Il y a cinq paniers en France qui collectent les invendus sur les ports, qui les travaillent et ensuite les donnent aux associations. Dont celui de Lorient ».
Quelle évolution constatez-vous depuis le début des Paniers de la mer, il y a 20 ans ?
« Le nombre de personnes qui ont recours à l’aide alimentaire ne cesse d’augmenter. Et c’est de plus en plus difficile pour nous de trouver la matière première. Nous suivons les difficultés de la pêche. Quand les pêcheurs ont des difficultés, nous aussi. Quand ils sont en grève, que le prix du gazole flambe, qu’il y a du mauvais temps, nous aussi, on a moins de poisson. En 2022, on a distribué 250 tonnes de produits de la mer. En poisson et en plats cuisinés. Ils ont été travaillés par 145 personnes en insertion ».
Quels sont vos projets ?
« Nous venons de mettre au point une soupe d’araignée. Elle est délicieuse. Elle a été élaborée par Gérard Cagna, un chef étoilé à la retraite. Il faut maintenant que nous trouvions un moyen de la conserver. Nous souhaitons aussi trouver un moyen de valoriser les moules sous taille. Nous allons faire des recherches. Enfin, nous souhaitons mettre sur pied un partenariat avec le marché aux poissons de Rungis, pour récupérer les invendus. On veut travailler avec les pêcheurs sur le zéro rejet. Et surtout, on reste très attentifs à l’insertion par l’activité économique. Un salarié en insertion coûte moins cher que sa prise en charge par la société, s’il n’était pas en insertion. Le chantier d’insertion ne coûte pas cher ».